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Miró(Joan) (1893 - 1983) peintre, graveur, sculpteur et céramiste espagnol. Ami des surréalistes à partir de 1924, il a inventé un langage formé de signes, de lignes sinueuses et de taches.⇒MIRO, adj. inv.; MIRAUD, -AUDE, adj.Pop. Qui voit mal; myope. Synon. bigleux (pop.). Complètement miro. Il est pas miro aussi [en outre de sa surdité], ton pécore? (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p.197). Lisez; dans le noir, je suis complètement miraude (A. BLONDIN, Monsieur Jadis ou l'école du soir, Paris, Gallimard, 1972 [1970], p.41).— Emploi subst. Le miro tomba [par hasard] dans les quilles [du paralytique] (MARCUS, Quinze fables, 1947, p.4).Prononc. et Orth.:[
], fém. [-o:d]. ROB.: miro ,,on écrit parfois miraud``; Lar. Lang. fr.: miro. Étymol. et Hist. 1928 (LACASSAGNE, Arg. «milieu», p.136). Dér. de mirer «regarder, viser»; cf.aussi m. fr. mirauder (1405, Arch. JJ, 160, pièce 208 ds GDF.) et le berr. miraude «personne ou animal qui se tient immobile, frappé de stupeur» (v. FEW t.6, 2, p.153b-154a).
miraud, aude [miʀo, od] ou miro [miʀo] adj. et n.❖♦ Fam. Qui voit très mal; qui est myope. ⇒ Bigleux. || Il, elle est un peu miro. || Elle est miraude, ou, par assimilation à la forme en o, invariable, elle est miraud.1 (…) la fille fait une telle bobine, bouche tombante et dégoûtée, regard agrandi et joue diaphane, qu'il faudrait être plus miraud que je le suis pour ne pas voir que quelque chose ne gaze pas.A. Sarrazin, la Cavale, p. 110.2 Pour qui me prenait-il ? Évidemment, il était là ! Je n'étais pas miro.Geneviève Dormann, le Chemin des Dames, p. 180.♦ N. || « Tu m'prends pas pour un miraud, non ? J'tai vu. T'as triché » (J. Genet, Querelle de Brest, p. 218, 1953).
Encyclopédie Universelle. 2012.